AFCPO

Revue Débutants

Cet article contient des extraits du numéro spécial débutant de la revue de l’AFCPO.


Sommaire de l’extrait

Édito

Initiation aux orchidées

Les orchidées au salon

Arrosage


Édito

Ce numéro Hors Série «INITIATION A LA CULTURE DES ORCHIDEES » est destiné à tous les amoureux des orchidées pour les encourager à se lancer dans la culture de ces plantes si belles, mystérieuses, exotiques, diverses et ….. difficiles à cultiver !


Difficiles à cultiver ? Voilà une idée reçue pour tous ceux qui n’osent se lancer dans leur culture. D’autant que la variété des plantes est si importante que le choix des premières orchidées n’est pas simple.

Pour vous accompagner dans leur découverte, les membres de l’association ont rédigé des fiches de synthèse pour les principaux genres disponibles dans le commerce.


Nous les avons regroupées dans cet ouvrage. Vous y trouverez des conseils pour choisir vos premières orchidées en fonction de leurs couleurs, la longévité de floraison, leur facilité d’entretien et de conservation.


En effet, ces fiches vous indiquent les conditions nécessaires pour que la plante qui a retenu votre attention se plaise chez vous. Vous saurez s’il lui faut une lumière vive ou tamisée, quelles températures lui conviennent, comment l’arroser et avec quelle fréquence, si l’utilisation d’un engrais est souhaitable,
que faire si vous vous absentez, si votre plante fait des feuilles mais pas de fleurs, comment rempoter et, dans certains cas, la multiplier !


La lecture de nombreux articles et ouvrages qui existent sur les orchidées vous décriront leurs conditions de vie dans la nature. Ces indications sont précieuses pour mieux comprendre votre plante et ses besoins de culture. Une fois de plus la nature est la grande inspiratrice de nos activités.


On comprend qu’il est possible de cultiver bon nombre d’orchidées sans installation extraordinaire et on apprend aussi quelles sont les limites. Il faut savoir que même des amateurs chevronnés ont parfois quelques déboires !Tout le monde peut avoir des difficultés, l’essentiel est de savoir y remédier. Ces fiches vous assurent un bon départ dans la grande aventure de la culture des orchidées.


Nous vous invitons à entrer dans le monde des orchidées en adhérant à l’A.F.C.P.O. Venez rencontrer d’autres amateurs et, avec eux, apprendre à reconnaître les orchidées, à en prendre soin et à les faire refleurir.


Vous pouvez aussi rejoindre l’A.F.C.P.O. et avoir des réponses à vos questions sur afcpo.fr

Bonne lecture d’Orchidées, Culture et Protection


La rédaction


Initiation aux orchidées

Les orchidées symbolisent la fleur somptueuse et mystérieuse suscitant admiration, curiosité ou aversion, mais rarement l’indifférence.
Elles font partie de la famille la plus vaste, la plus variée et la plus cosmopolite.
On compte plus de 800 genres, environ 28 000 espèces, et régulièrement de nouvelles espèces sont découvertes !
Elles se répartissent sur tous les continents, sauf aux pôles, en très haute montagne et au centre des déserts arides.

Elles peuvent être terrestres ou épiphytes (accrochées sur un support tel que arbres ou rochers).

Les fleurs peuvent prendre des formes des plus surprenantes, parfois grandes ou à peine visibles à l’œil nu, colorées vivement ou aussi vertes que la plante qui les porte. De fait, la variation est inouïe que ce soit dans la forme, la taille ou la couleur !

Sur ce dernier point, la seule qui soit inexistante chez les orchidées, contrairement à la légende, c’est le noir!

Certaines espèces sont très odorantes. Leur parfum sera tantôt enivrant, tantôt franchement désagréable. Enfin, d’autres orchidées à la floraison presque insignifiante sont cultivées pour leur feuillage magnifique comme les Anoectochilus.

Les orchidées européennes étaient connues des Grecs, alors que les orchidées tropicales n’ont fait leur apparition en Europe que vers la fin du 18ème siècle. Leur « âge d’or » se situe incontestablement au 19ème. Elles valaient alors des fortunes, bien que peu résistantes en culture par manque d’expérience. Avec le temps, les méthodes de culture et de reproduction ont permis de mettre l’orchidée à la portée de tous.

A partir des orchidées botaniques mises en culture, de nombreux hybrides ont été créés. On en compte aujourd’hui plus de 35000 enregistrés officiellement.

Ce serait une erreur de penser que les orchidées sont des plantes difficiles à cultiver. Si certaines requièrent des conditions très spécifiques de culture qui ne sont pas à la portée de l’amateur débutant, la majorité, habituées dans leur milieu naturel à de grands écarts climatiques, s’adaptent fort bien à la culture. Elles peuvent même se montrer bien plus résistantes que d’autres plantes d’appartement pourtant plus fréquentes sur les marchés.

Si l’obtention d’une orchidée à partir de la graine est généralement assez longue, par contre, elle peut vivre très longtemps. On connaît certains plants centenaires dans des collections ! Suivant leur patrie d’origine, les orchidées se répartissent, pour leur culture, en trois grandes catégories de climat : chaud, tempéré-frais, froid.

Mythes et légendes

Les plus anciens écrits relatant des anecdotes liées aux orchidées ont été retrouvés en Chine. On y trouvait quelques descriptions et les lettrés vantaient leur beauté et leur parfum. Le mot orchidée vient du grec « orkys » désignant une plante terrestre vivant en Europe dont la forme de son appareil souterrain (deux bulbes côte à côte), était et est encore commercialisée sous le nom de salep car elle est remarquable et entre dans la composition de produits réputés, à tort, aphrodisiaques.


Les graines de ces plantes, une fois récoltées et semées, ne germaient jamais, alors que les mêmes graines, semées au pied d’une plante adulte donnaient quelques plantules. On parlait alors de « générations spontanées ».

La reproduction des orchidées est longtemps restée un mystère.

De nombreuses légendes évoquent ces plantes et entretiennent, ainsi, ce côté mystérieux. En Asie, on raconte encore que Macodes petola (orchidée cultivée pour son magnifique feuillage moiré) est né d’une écharpe de soie oubliée par une déesse de passage sur la terre.

En Asie, on raconte encore que Macodes petola (orchidée cultivée pour son magnifique feuillage moiré) est né d’une écharpe de soie oubliée par une déesse de passage sur la terre.

En Amérique latine, le nom vernaculaire (local)des orchidées est souvent lié à la religion: « flor de Jesus » pour Laelia acuminata, « flor del Espiritu Santo » pour Peristeria elata.

Les premières orchidées exotiques importées au 18ème siècle dont on retrouve la trace écrite, furent celles connues aujourd’hui sous les noms de Brassavola nodosa et Bletia purpurea. A l’époque elles étaient toutes nommées Epidendrum mot signifiant « sur les arbres » en référence à leur modede vie.

Ce sont les grands explorateurs qui ramenèrent ces premières plantes. Elles eurent un tel succès en Europe et particulièrement en Angleterre, Belgique, Hollande, Allemagne, Russie et bien sûr en France, que des expéditions furent montées dans le seul but de ramener des orchidées.

Avec l’expérience, les méthodes de culture ont été améliorées, si bien qu’entre 1820 et 1840, on comptait déjà plus de 3 000 espèces en culture. C’est à cette époque que Lindley, père de l’orchidophilie moderne, a publié «Genera and species of orchidaceous plants», premier ouvrage traitant des orchidées.

Les publications, planches botaniques et revues sur les orchidées se multiplient vers 1840 et sont à l’origine d’une première vulgarisation de ces plantes. Puis, la passion des orchidées se dissipe progressivement. Si de 1890 à 1910 on comptait 18 établissements orchidéistes en France, entre 1930 et 1940, il n’en reste que 8. Après que leur nombre eût encore baissé, on
voit apparaître de nouveaux établissements. Ce phénomène est sans doute lié à un regain d’intérêt pour les orchidées depuis une vingtaine d’années, engendré par leur coût de plus en plus modeste et les associations d’amateurs de plus en plus nombreuses.
Diverses manifestations permettent de les faire connaître. Le plus attendu est le congrès mondial qui se tient tous les quatre
ans dans un pays différent. Plus fréquemment, un congrès européen a lieu tous les 3 ans. Et, bien sûr, de nombreuses expositions nationales ou régionales y contribuent aussi.

En conclusion, on peut dire que les orchidées laissent rarement indifférent. Elles suscitent souvent un vif intérêt. Plus on apprend à les connaître, plus elles fascinent et c’est ainsi que peut naître une véritable passion.

Qu’est-ce qu’une orchidée ?

Répartition géographique

Les orchidées sont présentes sur tous les continents. Rares dans les zones froides, plus fréquentes et terrestres dans les zones tempérées, elles sont nombreuses, et le plus souvent épiphytes entre les tropiques. On les rencontre en grand nombre en Amérique centrale et du Sud, en Asie (Inde, archipel malais), à Madagascar (avec un fort endémisme), en Australie ou encore en Afrique.

On compte une centaine d’espèces pour la France. Ici, elles sont toutes terrestres. Elles ne sont épiphytes que si les conditions hygrométriques (saturation de l’atmosphère en humidité à certaines périodes de la journée) et de température (minimum de 4 à 5 °C la nuit) le permettent.

L’origine géographique est importante à connaître car on peut ainsi en déduire la culture de la plante. Un autre paramètre important est l’altitude. En effet, une orchidée peut être originaire d’un pays tropical mais pousser à 3 000 ou 4 000 mètres d’altitude, elle appréciera donc une certaine fraîcheur.

Caractéristiques morphologiques

Les orchidées appartiennent aux monocotylédones (comme les lys) qui se caractérisent en particulier par les nervures des feuilles qui sont parallèles.

La fleur

Dans la fleur, les organes reproducteurs vont par trois, avec certaines adaptations propres à cette famille. On trouve trois sépales, dits « pétaloïdes », car ils ressemblent souvent aux pétales qui sont au nombre de trois. Deux sont identiques, le troisième, le labelle, est toujours de forme particulière, entier, trilobé, en cornet ou bien en forme de sabot. Un éperon est parfois présent. Sous la fleur, et dans le prolongement du pédoncule, se trouve l’ovaire uniloculaire (à une seule loge).
Après fécondation puis maturation, il se transforme en fruit qui, à maturité, s’ouvre par trois fentes longitudinales. Il s’en échappe alors de nombreuses graines très fines. C’est par leurs organes reproducteurs que les orchidées se distinguent des
autres plantes à fleurs. Le pistil et les étamines sont soudés et forment une colonne appelée aussi le gynostème.

Le pistil et les étamines sont soudés et forment une colonne appelée aussi le gynostème. À son extrémité, une cavité contient les pollinies, l’équivalent du pollen des autres fleurs. Sur la face inférieure de la colonne, se
trouve la cavité stigmatique qui recevra les pollinies d’une autre orchidée. Ce sont ces différences qui rendent la famille des orchidées si originale.

La plante

Vivace, elle se présente sous forme d’une plante à uneeule tige (monopodiale), ou à rhizome rampant surmonté de pseudobulbes (sympodiales). Le pseudobulbe sert de réserve alimentaire à la plante, il est surmonté par une ou plusieurs feuilles.

Les plantes monopodiales développent une tige unique ascendante. Les espèces sympodiales auront un rhizome duquel partiront les pseudobulbes. Sur le rhizome, ainsi qu’à l’entre-noeud des pseudobulbes se trouvent des yeux dormants qui donneront de nouvelles pousses lors de la division de la plante. Les orchidées terrestres ont un cycle végétatif comparable à celui de nos plantes à bulbe (lys, tulipes, …). Les Paphiopedilum ont un court rhizome mais pas de pseudobulbe.

Les feuilles, de formes très variables, sont entières et généralement persistantes, bien que quelquefois caduques. Le plus souvent glabres, elles peuvent être pubescentes (couvertes de poils). Le vert est la couleur la plus fréquente, mais certaines se parent de feuilles marbrées, voire vivement colorées.

La floraison

Elle peut se présenter en fleur solitaire ou en grappe simple ou composée. Chez les monopodiales, l’inflorescence est axillaire ou terminale et sera plutôt portée à l’extrémité des tiges. Chez les sympodiales, elles sortiront plutôt de la base des pseudobulbes.

Les racines

Elles naissent sur la tige ou sur le rhizome. Chez les épiphytes, elles servent d’accrochage au support, en plus du rôle d’absorption des matières nutritives présentes sur le support et de l’eau de pluie ou en suspension dans l’air.
À la différence des orchidées terrestres, elles ont une structure particulière. Composées d’un canal central, elles sont entourées d’un «voile» absorbant (le velamen) capable de se gorger de la moindre humidité présente. Il doit pouvoir sécher rapidement sous l’effet du vent (ou de la ventilation en culture) sous peine de pourrir
très rapidement.

La symbiose

Depuis la germination de la graine et parfois encore à l’état d’adulte, l’orchidée vit en symbiose avec un champignon microscopique. Ce champignon aide la graine, dépourvue de réserves, à germer. Cette symbiose a un rôle important, puisqu’une graine tombant dans un milieu où le champignon est absent ne pourra pas germer. Cela explique le phénomène des germinations « spontanées » au pied des plantes mères.

Fécondation ; pollinisation

Le plus souvent, la fécondation est faite par des insectes (abeilles, papillons, fourmis, …) qui transportent
les pollinies d’une plante à l’autre, tout comme le font nos abeilles avec le pollen. Parfois les oiseaux
mouches servent aussi de pollinisateurs.

En général, chez les orchidées, il existe un pollinisateur spécifique pour chaque espèce. Pour cela, un mécanisme subtil s’est mis en place au cours de l’évolution qui s’est faite en parallèle entre les plantes et les insectes. L’orchidée va utiliser tous ses moyens : nectar, couleur, parfum ou analogues de phéromones (parfum subtil lié à la sexualité de l’insecte), mimétisme, piège (Paphiopedilum, Coryanthes) pour attirer « son » pollinisateur.

Souvent, lorsque l’espèce est « exportée », son insecte pollinisateur ne suit pas. Ce qui est le cas pour la Vanille. Aussi, il est nécessaire, hors de son aire de répartition naturelle, de la féconder manuellement.

Une fois fécondée, la fleur se fane et n’attire plus la convoitise de l’insecte. L’ovaire se développe alors en fruit ce qui peut prendre 6 à 15 mois suivant les espèces. Les graines et pollinies des orchidées peuvent se garder de 1 à 2 ans dans un réfrigérateur à 5/7 °C. Ce laps de temps est allongé par la conservation sous vide, et des études sont en cours pour une conservation, plus longue encore, à très basse température.

Lorsqu’elle est faite en culture, la fécondation sera de
préférence croisée (c’est-à-dire entre deux plantes d’une même espèce mais de provenance différente), de façon à préserver la diversité génétique et produire des plantes plus résistantes. Mais une fécondation peut être effectuée entre deux espèces
d’orchidées voisines, on dit alors qu’il s’agit d’une hybridation.

Enfin, certaines orchidées s’autofécondent. Elles sont peu appréciées des amateurs car leur durée de floraison est très courte. Chez certaines, les fleurs ne
s’ouvrent même pas, l’autofécondation se faisant dans le bourgeon.

Classification et nomenclature

Les orchidées forment une famille végétale classée dans les phanérogames (plantes à fleurs) monocotylédones (un seul cotylédon).

Pour classer toutes les espèces, on les range en famille, sous-famille, tribu, sous-tribu, genre et espèce.

L’intérêt de ce classement (appelé aussi taxonomie) est de regrouper toutes les plantes à caractères semblables,
ce qui permet des hybridations simples entre espèces d’un même genre ou des hybridations intergénériques
entre plantes de genres voisins.

Le système général de classification binomiale nomme chaque espèce par deux noms en latin. Une des premières classifications approfondies des orchidées fut effectuée par Lindley.

En 1926, Schechter a proposé une amélioration de cette classification en réorganisant les tribus, sous-tribus et genres en fonction des connaissances actualisées. Actuellement, une plante est toujours nommée dans un système binominal (en latin) : le genre et l’espèce, complétés du nom des auteurs qui ont les ont décrits. Ainsi toute confusion est impossible. Ces règles très
strictes de nomenclature régissent le nom des plantes botaniques (telles qu’on les trouve dans la nature) ainsi que des hybrides.

Hybrides

Les orchidées de la nature ne correspondent pas toujours aux caractères esthétiques que recherche le genre humain. Aussi,
l’homme a toujours essayé de créer des hybrides pour améliorer ce que la nature produit. On compte actuellement près de 35000 hybrides décrits selon des critères très stricts. Ils sont enregistrés au niveau international et leurs noms sont déposés par leurs créateurs.

Ce sont ces orchidées qui participent le plus souvent dans le cadre des expositions à la remise de prix par des jurys formés à cet
effet et qui font découvrir ce monde fascinant aux amateurs.

Les fiches espèces

Pour repérer rapidement le genre de l’orchidée et sa facilité de culture, le lecteur se référera au schéma floral et aux étoiles.

Les fleurs : pour les principaux genres, les fleurs stylisées permettent de reconnaitre les diverses parties :

  • En bleu, les sépales
  • En rose, les pétales
  • En jaune, le labelle
  • En vert, la colonne

Les étoiles : la difficulté de culture est symbolisée par des étoiles :

*

culture facile, recommandé aux débutants

**

culture moyennement aisée

***

culture difficile

****

à réserver aux cultivateurs chevronnés

Pour ce qui est de l’utilisation, de la reproduction ou de la culture des orchidées, chacun de ces points va être développé tout au long de ce numéro spécial « Initiation à la culture des orchidées », mais vous pourrez retrouver tous ces thèmes très largement développés dans les numéros de « Orchidées, Culture et Protection » déjà édités.


Bon apprentissage et bonne culture des orchidées.


Les orchidées au salon

Vous avez acheté une superbe orchidée en fleur, elle a embelli votre appartement et maintenant il va falloir la maintenir en vie,
et si possible la faire refleurir.

Seulement voilà, un appartement n’est pas une serre et encore moins un milieu naturel. Alors deux solutions : acheter une maison et construire une serre (c’est un peu onéreux et ça ne se fait pas du jour au lendemain) ou rester en appartement et se rapprocher le plus possible des conditions qui feront le bonheur de vos orchidées.

Toutes les orchidées n’ont pas les mêmes besoins, et leur culture en appartement devra en tenir compte. Certaines ont des exigences si particulières que leur culture n’est pas envisageable. Toutefois en examinant les conditions en milieu naturel, certaines évidences se dégagent pour les conditions en appartement.

Qu’est-ce qui caractérise un milieu naturel ?

  • La lumière qui vient de partout, principalement d’en
    haut et qui peut être très intense,
  • la température qui peut varier beaucoup entre le jour et la nuit,
  • l’humidité fournie par la pluie, la brume… mais aussi
    par le sol qui a une influence certaine,
  • le vent qui tantôt apporte l’air tantôt sec, tantôt humide,
  • les insectes nuisibles et leurs prédateurs.

Cinq paramètres devront être maîtrisés : l’éclairage, la température, l’arrosage, l’humidité et l’aération. Enfin, en l’absence de prédateurs naturels certains nuisibles pourront se développer.

Éclairage

L’éclairement d’une surface est exprimé en lux (les anglo saxons utilisent le ‘foot candle’ qui vaut environ 1O lux). Il mesure l’intensité du flux lumineux émis par la source. Pour une source ponctuelle (par exemple une ampoule), l’éclairement d’une surface varie avec le carré de la distance à cette source. Sur un balcon en plein soleil, et près de la vitre d’une fenêtre sans voilage, le luxmètre indique plus de 50 000 lux. Cet éclairement est trop intense pour la plupart des orchidées.

Pour éviter une lumière trop intense et uni-directionnelle, il suffit d’interposer un voilage. Il aura pour effet de réduire l’intensité de la lumière et de la rendre multidirectionnelle. Tout se passe comme si les interstices du voilage devenaient une multitude de petites sources
ponctuelles.

Dès qu’on s’éloigne de la fenêtre l’éclairement décroît rapidement. Il faut donc songer à un éclairage d’appoint si la collection s’agrandit. L’éclairage le plus facile à utiliser est le tube fluorescent car il dégage peu de chaleur et on peut facilement le rapprocher des plantes pour obtenir l’éclairement souhaité. Par exemple, avec 2 tubes de diamètre 16 vendus dans les rayons d’aquariophilie et munis d’un réflecteur, l’éclairement peut atteindre 5 000 lux à 20 cm mais il ne sera plus que de 2 200 lux à 50 cm. Suivant leur type, les tubes fluorescents n’émettent pas tous les mêmes longueurs d’onde. Ils ne sont donc pas tous favorables à la croissance des plantes. Pour ne pas faire d’erreur il vaut mieux choisir le type
‘lumière solaire’ dans les rayons d’aquariophilie.

L’inconvénient est que les tubes sont chers. Alors, certains orchidophiles utilisent ensemble deux types de tubes : un tube ‘blanc froid 854’, un tube ‘lumière du jour 33’.

Il ne faudra pas oublier que l’intensité lumineuse fournie par les tubes fluorescents décroît assez rapidement, et que leurs caractéristiques peuvent se modifier, il faudrait donc les changer tous les ans environ.

Conseils pratiques :

Utiliser préférentiellement des tubes fluorescents car ils dégagent très peu de chaleur.
Les tubes standard conviennent parfaitement et ils sont moins chers que les tubes horticoles ou «spécial aquarium». Ils donnent de très bons résultats avec les orchidées.
Les ballasts seront installés en dehors de l’enceinte de culture car ils sont sources de chaleur.
Une tôle d’aluminium pliée servira de réflecteur pour renvoyer la lumière vers les plantes.

Température

La température des appartements correspond aux climats dits ‘tempérés’ ou ‘tempérés-chauds’ donnés par les fournisseurs d’orchidées.
Ce qui est difficile à obtenir, c’est l’écart de température jour – nuit souvent nécessaire pour déclencher la floraison.
En été il n’y pas autre chose à faire que d’ouvrir largement les fenêtres. En hiver il ne faut pas hésiter à ralentir le chauffage de la pièce où elles sont cultivées, la nuit en particulier.

Arrosage

L’arrosage en appartement est délicat si on ne veut pas faire trop de dégâts en manipulant l’eau. On peut :

  • tremper les pots dans la solution d’engrais et ensuite les égoutter. L’inconvénient est le risque de transmission des maladies.
  • utiliser un pulvérisateur à pression préalable tels que ceux destinés aux traitements des jardins et qu’on trouve en jardinerie. Il faut se munir d’une grille posée sur un récipient pour recueillir l’excédent d’eau. Si le pot est très sec on peut avoir des difficultés à le réhydrater. On y remédie en l’inclinant et en attendant que l’eau d’arrosage l’imprègne.

L’eau doit être déminéralisée. On peut trouver de l’eau osmosée chez les fournisseurs de matériel d’aquariophilie. On peut utiliser aussi de l’eau de pluie mais il peut y avoir des risques de maladies. La quantité d’engrais apportée doit être faible.
Pour ne pas faire d’erreur, il est prudent de vérifier la teneur en engrais de la solution d’arrosage à l’aide d’un conductimètre de poche. La conductivité ne devrait pas dépasser 600 micro-siemens. C’est la conductivité que possède souvent l’eau de canalisation avant tout ajout d’engrais.
On mesure donc l’intérêt de l’utilisation d’une eau déminéralisée.

De plus, à l’exception des Paphiopedilum, peu d’orchidées supportent le calcaire. Certaines demandent une humidité permanente mais le substrat ne doit jamais rester détrempé, il ne faut les confondre ni avec les cactées ni avec les nénuphars. D’autres doivent sécher entre deux arrosages, mais pas trop longtemps. Un bon arrosage hebdomadaire est en général suffisant.

Humidité de l’air

Les orchidées aiment une forte hygrométrie. Un minimum de 60 % est souhaitable (on trouve des thermohygromètres dans les grandes surfaces de bricolage). Il est difficile d’obtenir cette hygrométrie en permanence dans un appartement surtout en hiver lorsqu’il fait froid. En effet l’air froid contient moins de vapeur d’eau que l’air chaud. Même si l’air du dehors est saturé d’eau, l’humidité relative dans l’appartement chauffé sera faible.

Pour essayer d’offrir aux orchidées un minimum de confort, il faut regrouper les plantes pour créer un microclimat. On peut remplir un récipient plat de billes d’argile ou de pierre ponce, ajouter de l’eau de façon à ce que l’ensemble reste humide et poser les pots de préférence sur une grille pour plus de stabilité. Il faudra pulvériser le feuillage fréquemment et pendant quelque temps bien fermer portes et fenêtres pour conserver une bonne hygrométrie. Il ne faut pas craindre une hygrométrie élevée pour les meubles, surtout si elle n’est pas permanente, eux non plus ne raffolent pas de la sécheresse. Certaines espèces hélas ne résistent pas à une hygrométrie trop faible. Si vous les voulez à tout prix il vous faudra construire une serre d’intérieur.

Conseils pratiques :

La solution idéale est l’humidificateur à ultrason, appelé encore simulateur de fumée ou brumiseurs. On en trouve en jardinerie et dans certains magasins de décoration.
Cet appareil transforme l’eau en un très fin brouillard à température ambiante, qui permet de créer et maintenir une humidité élevée dans l’espace de culture (50 à 70 %).
Le couplage idéal est : ventilation – humidification, le tout commandé par une horloge électrique pour ne pas avoir le souci de la mise en route.

ATTENTION ! humidité et électricité ne font pas bon ménage; assurez-vous que les branchements sont corrects et surtout débranchez tous les appareils lors de toute intervention.

Enfin, un thermomètre et un hygromètre sont indispensables pour le bon contrôle des conditions de culture
des orchidées.

Aération

Il est important que la pièce soit bien aérée pour éviter les maladies fongiques ou bactériennes. On peut obtenir un bon brassage de l’air avec un ventilateur de plafond.


Conseils pratiques :

Utiliser des petits ventilateurs, récupérés sur de vieux ordinateurs. Ils fonctionnent généralement sur 12 ou 24 Volts, avec un petit transformateur.

Leur rôle est de créer une légère circulation d’air sur vos plantes, pas un ouragan. Suivant la taille de l’espace de culture, un ou plusieurs ventilateurs seront nécessaires. Ils répartiront de façon homogène la température et éviteront les poches d’humidité qui seraient néfastes pour les plantes (risque de pourriture).
Pour plus de commodité, ils peuvent être commandés par une horloge électrique.

Balcon (ou jardin)

Si on dispose d’un balcon (ou d’un jardin), on pourra sortir les orchidées avides de lumière dès que les gelées ne sont plus à craindre (Cymbidium en particulier).
Il faudra commencer par les exposer prudemment car elles aussi craignent les brûlures du soleil. Il faudra là aussi leur donner la compagnie d’autres plantes de balcon pour créer un microclimat humide, éviter de les poser directement sur le béton en utilisant par exemple un caillebotis.

Les plantes à éviter

  • Les plantes à trop grand développement car, outre la place qu’elles prennent, elles sont difficiles à éclairer artificiellement. On peut cependant avoir quelques cymbidiums. Ils seront peu éclairés en hiver mais prendront leur dose de lumière sur le balcon à la belle saison.
  • Les plantes dites de serre froide sauf si on dispose d’une pièce qu’on peut ne pas chauffer et si possible d’une climatisation pour les étés trop chauds.
  • Les orchidées vivant dans une atmosphère très humide.

Vont-elles refleurir ?

Pour qu’une orchidée puisse refleurir il faut qu’elle ait reçu suffisamment de lumière.

Les besoins en lumière varient d’une espèce à l’autre. Les fiches de culture aident à déterminer les besoins de chaque espèce. L’écart de températures jour – nuit est également important.

Enfin, certaines espèces nécessitent une période de repos correspondant à la saison sèche de leur pays d’origine. Il ne faut alors plus les arroser mais il leur faut tout de même un peu d’humidité.

Ce qui n’est pas toujours facile à obtenir en appartement. De toute façon il ne faut pas faire subir ce type de traitement à une plante qui n’est ni vigoureuse ni bien enracinée. Il est possible qu’elle fleurisse mais elle risque de mourir après. Donc il faudra attendre l’année suivante pour la floraison.

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne culture de vos orchidées.


Arrosage

Nature de l’eau

Rares sont les orchidées qui n’acceptent que de l’eau de pluie. On peut, en général, avoir recours à l’eau du robinet. Sa qualité dépend de la région dans laquelle on se trouve, calcaire ou non. Elle a l’avantage d’être biologiquement pure. Une eau ‘dure’ est adéquate pour les Paphiopedilum qui poussent sur des rochers calcaires, une orchidée épiphyte préfèrera une eau ‘douce’ car habituée à la pluie. L’inconvénient majeur d’une eau dure est qu’elle laisse des traces blanches sur les feuilles et les pots. S’il est possible de la stocker, une certaine quantité de calcaire se dépose sur les parois du contenant, on peut, en plus, ajouter du jus de citron (plus sûr à utiliser que de l’acide). Il est important de vérifier le pH de l’eau qu’on utilise, c’est une opération très facile avec du papier indicateur de pH. Les bandelettes tests permettent de mesurer d’autres facteurs (dureté, nitrates..)

L’eau de pluie est idéale pour les orchidées, mais la récupération de cette eau doit se faire de manière à obtenir un produit sans défaut. En effet, on doit prêter attention à différents facteurs : la propreté de la surface de récupération (toiture), le stockage, etc. car il faut éliminer tout risque de pollution chimique (proximité d’usines ou vent dominant qui rabat une pollution produite au loin) bactériologique ou fongique (toiture, tuyaux, citerne…) Il n’est pas recommandé d’utiliser de l’eau osmosée ou distillée, les réglages de l’équilibre des sels minéraux… sont excessivement délicats.

Quand arroser ?

Pour la plupart des orchidées, il faut arroser lorsque le milieu est sec ou presque, en cas de doute, attendre encore un jour. Quelques unes préfèrent un milieu plus humide, il faut s’informer des exigences des différentes plantes. Comment se rendre
compte de l’état du milieu ? On peut utiliser son doigt ou un crayon ou une tige de bois… l’humidité se manifeste alors clairement! On peut aussi, surtout avec les pots en plastique, soupeser la plante dans son pot : léger = sec, lourd = humide.

Pour commencer, le pot sec est pesé sur une balance. Il est arrosé, laissé égoutter puis pesé humide. On note alors les poids affichés pour information et on s’entraîne ensuite à accomplir l’opération au jugé. Quel est le meilleur moment ? Le matin est le plus judicieux car l’eau peut alors s’évaporer, il n’en reste pas dans le cœur des plantes, ce qui évite d’éventuelles attaques de pourriture noire. Arroser généreusement avec de l’eau à température ambiante et laisser égoutter.

Combien ?

Plus ou moins d’eau selon les espèces et les conditions locales.
Trop d’eau, c’est à dire des arrosages trop fréquents, tue beaucoup d’orchidées. La fréquence moyenne est d’un arrosage par semaine Une trop grande humidité constante du milieu amène les racines à pourrir, la plante ne peut plus se nourrir ni –comble de l’histoire – s’hydrater, et elle se flétrit. Une erreur d’interprétation est alors de penser que le milieu est trop sec… Donc on arrose encore plus mais la plante meurt quand même de soif !

Il faut tenir compte de l’hygrométrie, avec une ambiance humide, on espacera les arrosages. Avec une ambiance sèche on les rapprochera.

Aération

Afin d’offrir une atmosphère suffisamment humide aux orchidées, on peut faire une installation avec des billes d’argile dans un plateau rempli d’eau. Il faut ensuite disposer les pots au dessus, sans contact, sur une grille par exemple. L’air doit être humide mais il doit aussi être brassé pour que les plantes ne restent pas trop longtemps mouillées après un arrosage ou une pulvérisation.
L’aération peut se faire grâce à une installation adéquate (ouvertures, circulation d’air…) ou grâce à l’utilisation de ventilateurs. Ils peuvent être grands avec une rotation lente ou petits, et, dans ce cas, on peut en utiliser plusieurs.

S’inspirer des conditions naturelles

En se renseignant sur les conditions dans lesquelles la plante vit, on peut en déduire les caractéristiques des conditions de culture. La zone géographique, son climat, l’altitude, le régime des pluies et des sécheresses, le vent, etc. nous indiquent comment traiter nos orchidées. Il faut imaginer, par exemple, une orchidée accrochée par ses racines sur une branche ou un tronc d’arbre. Elle est complètement trempée lorsqu’il pleut, puis le vent et le soleil revenu sèchent la plante et ses racines, mais, dans un premier temps, pas totalement les petites quantités de terreau accumulé sous et entre les racines ou au creux d’une grosse branche. La plante sous le soleil tropical est totalement sèche à l’extérieur, ses tissus sont gorgés d’eau. Elle peut attendre la prochaine pluie… les nuages se forment déjà.