Édito
L’AFCPO approche de ses 30 ans d’existence et a édité quasiment depuis ses début une revue trimestrielle à thème : OCP (Orchidées, Culture et Protection).
OCP est parue jusqu’en mi 2011.
Pour des raisons de disponibilité de membres intéressés à la rédaction d’une revue, l’AFCPO n’a pas fait paraitre de d’OCP jusqu’à aujourd’hui !
Une équipe a relevé le défi d’éditer à nouveau une revue en 2019. Cette première édition devrait être suivie d’une sortie biannuelle d’OCP ensuite.
OCP ne comportait pas de numéro dédié aux Cattleya, or nous venons de fêter le 200e anniversaire de la première floraison d’orchidée en Europe et devinez ce que c’était ? un Cattleya, plus précisément : Cattleya labiata !
Aussi le choix du thème de cette revue fut vite choisi : les Cattleyas.
Ce genre et les genres voisins sont américains, répartis sur l’Amérique centrale et l’Amérique du sud. Cette Alliance Cattleya compte de nombreuses espèces. Bon nombre de botanistes, anciens et modernes, ont travaillé et travaillent encore sur ce genre ce qui a amené pas mal de changements pour la classification dans l’alliance Cattleya. Il devient parfois difficile de suivre cette évolution pour les amateurs que nous sommes, d’où le titre de la revue : « Vous avez dit Cattleya ? ».
Ce numéro d’OCP, sans avoir la prétention d’aborder l’Alliance Cattleya de façon exhaustive, a donc pour but de nous aider à y voir un peu plus clair.
Je tiens à remercier Jacques Souben qui c’est beaucoup investi dans la rédaction de cette revue, ainsi que le comité de lecture et Matt Bond de San José (Californie) pour sa participation photographique.
Bonne lecture à tous,
Gérard Chauvet, vice-président de l’AFCPO.
L’alliance Cattleya
Préambule :
Dans cette partie il est question des genres et des espèces botaniques reconnues et acceptés comme valides par les instances de Kew Gardens qui font office de référence dans le domaine.
Les hybrides cités dans cette partie sont des hybrides naturels reconnus.
L’ensemble de l’alliance Cattleya concernant les nothogenres et leurs grex (cultivars), c’est-à-dire les hybrides créés de la main d’homme, constitue une part très importante. Pour cette raison elle fait l’objet d’un chapitre particulier tant elle est dense.
Situation de cette Alliance
Si le terme « d’Alliance » a été employé par le passé, il se justifie encore plus aujourd’hui avec la reforme des noms de genres entrée en application ces dernières années.
En effet, la notion d’alliance désignait un certain nombre de genres proches du genre Cattleya. Afin de cerner l’ensemble de ces genres il faut se baser sur la classification générale qui consiste à définir la structure générale.
Un schéma de cette classification nous donne tout de suite leur position :
On voit dans l’extrait de ce tableau que la Famille des Orchidaceae comporte des sous-familles dont celle des Epidendroideae, (en bleu) qui contient elle-même des tribus (en jaune).
Ces tribus contiennent des sous-tribus (en vert)
Et celle qui nous intéresse est la sous-tribu des Laeliinae car elle regroupe les genres de l’alliance Cattleya.
La sous-tribu des Laeliinae Benth. (1881) regroupe les genres suivants:
Acrorchis Dressler, (1990), comportant une seule espèce.
Adamantinia Van den Berg & C.N.Gonç., (2004), n’ayant qu’une seule espèce.
Alamania Lex. (1825), comportant 1 espèce et deux sous-espèces.
Artorima Dressler & G.E.Pollard, (1971), ayant une seule espèce.
Barkeria Knowles & Westc. (1838), comportant 16 espèces et 2 sous-espèces.
Brassavola R.Br. (1813), comportant 24 espèces.
Broughtonia R.Br. (1813), comportant 6 espèces et deux hybrides naturels.
Cattleya Lindl. (1824), comportant 129 espèces et 90 hybrides naturels recensés.(1)
Caularthron Raf., (1837), comportant 4 espèces.
Constantia Barb.Rodr., (1877), comportant 6 espèces.
Dimerandra Schltr., (1922), comportant 7 espèces.
Dinema Lindl., (1826), comportant une seule espèce.
Domingoa Schltr. (1913), comportant 4 espèces un hybride naturel.
Encyclia Hook., (1828), comportant 176 espèces et 16 hybrides naturels.
Epidendrum L. (1763), comportant 1670 espèces et 7 hybrides naturels.
Guarianthe Dressler & W.E.Higgins, (2003), comportant 4 espèces et un hybride naturel.
Hagsatera R.González, (1974), comportant 2 espèces.
Homalopetalum Rolfe, (1896), comportant 9 espèces.
Isabelia Barb.Rodr., (1877), comportant 3 espèces et un hybride naturel.
Jacquiniella Schltr., (1920), comportant 12 especes.
Laelia Lindl., (1831), comportant 26 espèces et 3 hybrides naturels.
Leptotes Lindl., (1833), comportant 10 espèces.
Loefgrenianthus Hoehne, (1927), comportant une seule espèce.
Meiracyllium Rchb.f., (1854), comportant 2 espèces.
Microepidendrum Brieger ex W.E.Higgins, (2002), comportant une seule espèce.
Myrmecophila Rolfe, (1917), comportant 16 espèces et 3 hybrides naturels.
Nidema Britton & Millsp., (1920), comportant 2 espèces.
Oestlundia W.E.Higgins, (2001), comportant 4 espèces.
Orleanesia Barb.Rodr., (1877), comportant 9 espèces.
Prosthechea Knowles & Westc., comportant 126 espèces et 2 hybrides naturels.
Pseudolaelia Porto & Brade, (1935), comportant 14 espèces et un hybride naturel.
Psychilis Raf., (1838), comportant 15 espèces et 2 hybrides naturels.
Pygmaeorchis Brade, (1939), comportant 2 espèces.
Quisqueya Dod, (1979), comportant 4 espèces.
Rhyncholaelia Schltr, (1918), comportant 2 espèces.
Scaphyglottis Poepp. & Endl., (1836), comportant 79 espèces.
Tetramicra Lindl., (1831), comportant 10 espèces.
Les genres suivants qui faisaient partie de cette alliance sont devenus des synonymes, ils sont reclassés ainsi :
Amblostoma => Epidendrum
Dothilophis => Barkeria
Cattleyopsis, Laeliopsis => Broughtonia
Pinelia, Pinelianthe => Homalopetalum
Neolauchea, Sophronitella => Isabelia
Dressleriella, Briegeria => Jacquiniella
Amalia, Amalias, Encabarcenia, Schomburgkia => Laelia
Epithecium, Hormidium, Anacheilium, Euchile, Pseudencyclia, Panarica, Pollardia => Prosthechea
Renata => Pseudolaelia
Hexisea, Cladobium, Cattleyella, Hexadesmia, Tetragamestus, Reichenbachanthus, Fractiungis, Leaoa, Pachystele, Costaricaea, Ramonia, Platyglottis, Sophronitis => Cattleya
Sophronia => Lapeirousia
Lophoglottis, Maelenia, Hoffmannseggella, Hadrolaelia, Dungsia, Microlaelia, Chironiella, Brasilaelia, Schluckebieria => Cattleya
D’où vient la nécessité de cette réforme ?
L’ensemble des genres ci-dessus comporte un certain nombre de ressemblances morphologiques qui ont permis aux botanistes de les classer et de les regrouper. Cette méthode vieille de plusieurs siècles s’est affinée dans le temps grâce aux études toujours plus pointues réalisées par le biais des techniques de plus en plus avancées.
Depuis le début des années 2000 la science a mis au point l’analyse génétique. Elle est venue renforcer (et parfois chambouler) le concept établi de la classification des genres.
Jusque là l’un des principes de séparation des genres de l’alliance Cattleya était fondé sur le nombre de pollinies et leur structure.
Un héritage que nous devons à Robert Brown (chirurgien, botaniste et explorateur écossais, 1773-1858) qui fut l’un des premiers à utiliser couramment un microscope dans ses travaux et qui s’intéressa particulièrement aux grains de pollen.
Il découvre ainsi une structure intracellulaire et la baptise « nucleus » (noyau) dont le rôle ne sera appréhendé que bien plus tardivement.
Toutefois certaines orchidées présentent deux masses polliniques et d’autres 4 masses polliniques.
Pollen d’orchidée : deux masses polliniques bien distinctes et régulières, de tailles identiques.
Entre ces deux catégories on rencontre aussi des orchidées à 4 masses dont deux pollinies sont atrophiées… Dans quel genre fallait-il les classer, deux ou quatre ?
4 vues de pollens : chacune comporte deux masses en quartier d’orange et deux allongées, crochues mais atrophiées
C’est à ce stade qu’on voit les limites du système préexistant et qui divise un certain nombre de spécialistes en la matière.
L’analyse génétique arrive donc à point, non pas pour départager les avis, mais pour compléter les données et apporter des éléments supplémentaires qui permettent d’avancer dans cette classification.
C’est ainsi que l’analyse génétique a fourni des éléments importants qui permettent d’établir des clades (schémas de parenté) de genres issus d’un ancêtre commun.
Dans une étude approfondie, certains Cattleya (C. aurantiaca, C. bowringiana, l’hybride naturel C. deckeri, C. skinneri et C. hennisiana) sont apparus proches et différenciés des autres Cattleya.
En 2003, sur une proposition de Dressler & W.E.Higgins ils ont constitué le genre Guarianthe.
Cette distinction étant faite entre Cattleya et Guarianthe, il reste à démêler d’autres genres comme Sophronitis et Laelia par rapport aux Cattleya.
Si les aires de répartition des ces genres sont spécifiques au continent américain, (principalement Amérique Centrale et Amérique du Sud) certaines ne se recoupent pas et l’analyse ADN les désigne comme des genres bien distincts.
C’est pour cette raison que les genres Laelia et Cattleya sont classés séparément. D’autre part les Sophronitis (essentiellement brésiliens) ont montré des critères proches des Cattleya, ce qui les a réunis en un seul genre : Cattleya.
Si les choses se sont éclaircies concernant les espèces botaniques (orchidées naturelles) nous verrons qu’il en est tout autrement pour les orchidées hybrides intergénériques existantes avant cette réforme des genres.
Les hybrides du genre Cattleya
En 1848 le botaniste belge Charles François Antoine Morren décrivait l’hybride naturel Cattleya × elegans comme étant un croisement de (Cattleya purpurata × Cattleya tigrina).
Cette facilité d’hybridation du genre Cattleya a très vite inspiré les premiers horticulteurs-collectionneurs à créer leurs propres hybrides.
En abordant les hybrides, il est nécessaire de bien distinguer plusieurs catégories :
Les hybrides naturels, (croisement sans intervention humaine entre deux espèces botaniques)
Les hybrides primaires (croisement de deux espèces botaniques réalisé de la main de l’homme)
Les hybrides infra-génériques (croisement de deux espèces du même genre)
Les hybrides intergénériques (croisement entre deux espèces de genres différents)
(1)Liste des hybrides naturels acceptés (Source Kew Gardens)
Espèce | Descripteur | Année | Parents |
---|---|---|---|
Cattleya × adrienne | (Rolfe) Van den Berg | 2010 | (C. jongheana × C. pumila) |
Cattleya × albanensis | (Rolfe) Van den Berg | 2010 | (C. grandis × C. warneri) |
Cattleya × amanda | (Rchb.f.) Van den Berg | 2010 | (C. intermedia × C. lobata) |
Cattleya × amoena | God.-Leb. | 1891 | (C. loddigesii × C. perrinii) |
Cattleya × binotii | (Cogn.) Van den Berg | 2010 | (C. bicolor × C. pumila) |
Cattleya × brasiliensis | Klinge | 1898 | (C. bicolor × C. harrisoniana) |
Cattleya × britoi | (K.G.Lacerda & V.P.Castro) Van den Berg | 2010 | (C. crispata × C. mirandae) |
Cattleya × brymeriana | Rchb.f. | 1883 | (C. violacea × C. wallisii) |
Cattleya × calimaniana | Campacci | 2007 | (C. harrisoniana × C. schofieldiana) |
Cattleya × calimaniorum | Chiron & V.P.Castro | 2005 | (C. schilleriana × C. tigrina) |
Cattleya × carassana | (Pabst) Van den Berg | 2010 | (C. longipes × C. mantiqueira) |
Cattleya × cattleyioides | (A.Rich.) Van den Berg | 2010 | (C. loddigesii × C. lundii) |
Cattleya × cipoensis | (Pabst) Van den Berg | 2010 | (C. crispata × C. ghillanyi) |
Cattleya × colnagiana | L.C.Menezes | 1996 | (C. granulosa × C. harrisoniana) |
Cattleya × cristinae | (F.E.L.Miranda & K.G.Lacerda) Van den Berg | 2010 | (C. briegeri × C. rupestris) |
Cattleya × cypheri | (Rolfe) Van den Berg | 2010 | (C. forbesii × C. purpurata) |
Cattleya × dasilvae | Campacci & Rosim | 2016 | (C. jenmanii × C. wallisii) |
Cattleya × dayana | Rolfe | 1902 | (C. forbesii × C. guttata) |
Cattleya × delicata | (Rolfe) J.M.H.Shaw | 2013 | (C. crispa × C. forbesii) |
Cattleya × dolosa | (Rchb.f.) Rchb.f. ex É.Morren | 1876 | (C. loddigesii × C. walkeriana) |
Cattleya × dukeana | Rchb.f. | 1887 | (C. bicolor × C. guttata) |
Cattleya × duveenii | Pabst & A.F.Mello | 1977 | (C. guttata × C. harrisoniana) |
Cattleya × elegans | C.Morren | 1848 | (C. purpurata × C. tigrina) |
Cattleya × ericoi | (V.P.Castro) Van den Berg | 2010 | (C. praestans × C. warneri) |
Cattleya × espirito-santensis | (Pabst) J.M.H.Shaw | 2017 | (C. pumila × C. xanthina) |
Cattleya × feldmanniana | (F.E.L.Miranda & K.G.Lacerda) Van den Berg | 2010 | (C. endsfeldzii × C. pabstii) |
Cattleya × fidelensis | (Pabst) Van den Berg | 2008 | (C. bicalhoi × C. perrinii) |
Cattleya × frankeana | Rolfe | 1907 | (C. schilleriana × C. velutina) |
Cattleya × gaezeriana | Campacci | 2007 | (C. amethystoglossa × C. bicolor) |
Cattleya × gerhard-santosii | (Pabst) Van den Berg | 2010 | (C. harpophylla × C. kautskyana) |
Cattleya × gottoana | (G.Gordon) J.M.H.Shaw | 2016 | (C. tenebrosa × C. warneri) |
Cattleya × gransabanensis | Senghas | 1999 | (C. jenmanii × C. lawrenceana) |
Cattleya × hardyana | Swan | 1885 | (C. dowiana var. aurea × C. warscewiczii) |
Cattleya × heitoriana | (Campacci) Van den Berg | 2010 | (C. ghillanyi × C. itambana) |
Cattleya × hummeliana | L.C.Menezes & V.P.Castro | 2007 | (C. lawrenceana × C. violacea) |
Cattleya × hybrida | H.J.Veitch | 1863 | (C. guttata × C. loddigesii) |
Cattleya × imperator | Rolfe | 1897 | (C. granulosa × C. labiata) |
Cattleya × intricata | Rchb.f. | 1884 | (C. intermedia × C. tigrina) |
Cattleya × irrorata | (Rchb.f.) H.Low | 1864 | (C. intermedia × C. purpurata) |
Cattleya × isaacii | (Rolfe) J.M.H.Shaw | 2013 | (C. harrisoniana × C. jongheana) |
Cattleya × isabellae | Rchb.f. | 1859 | (C. forbesii × C. intermedia) |
Cattleya × itabapoanaensis | V.P.Castro & D.Motte | 2012 | (C. harrisoniana × C. porphyroglossa) |
Cattleya × jetibaensis | (V.P.Castro & G.F.Carr) Van den Berg | 2010 | (C. harpophylla × C. wittigiana) |
Cattleya × joaquiniana | F.E.L.Miranda | 1999 | (C. bicolor × C. walkeriana) |
Cattleya × kautskyi | Pabst | 1975 | (C. harrisoniana × C. warneri) |
Cattleya × kerchoveana | Cogn. | 1900 | (C. granulosa × C. schilleriana) |
Cattleya × labendziana | L.C.Menezes & Braem | 2006 | (C. nobilior × C. violacea) |
Cattleya × lambari | (Pabst) Van den Berg | 2010 | (C. crispa × C. loddigesii) |
Cattleya × leeana | (Rchb.f.) J.M.H.Shaw | 2017 | (C. loddigesii × C. pumila) |
Cattleya × lilacina | (F.A.Philbrick ex A.H.Kent) Van den Berg | 2010 | (C. crispa × C. perrinii) |
Cattleya × lucieniana | Rchb.f. | 1885 | (C. harrisoniana × C. tigrina) |
Cattleya × macguiganii | J.M.H.Shaw | 2013 | (C. elongata × C. schilleriana) |
Cattleya × measuresii | Rchb.f. | 1886 | (C. aclandiae × C. walkeriana) |
Cattleya × mesquitae | L.C.Menezes | 1996 | (C. nobilior × C. walkeriana) |
Cattleya × mingaensis | (V.P.Castro & K.G.Lacerda) J.M.H.Shaw | 2013 | (C. crispata × C. sanguiloba) |
Cattleya × mixta | L.C.Menezes | 1992 | (C. guttata × C. schofieldiana) |
Cattleya × moduloi | L.C.Menezes | 1994 | (C. schofieldiana × C. warneri) |
Cattleya × mucugensis | (F.E.L.Miranda) Van den Berg | 2010 | (C. luetzelburgii × C. pfisteri) |
Cattleya × neocalimaniana | Van den Berg | 2010 | (C. amethystoglossa × C. grandis) |
Cattleya × neocalimaniorum | Van den Berg | 2010 | (C. praestans × C. xanthina) |
Cattleya × neoreginae | Van den Berg | 2010 | (C. elongata × C. sincorana) |
Cattleya × nesyana | (Campacci & Deusvando) J.M.H.Shaw | 2011 | (C. virens × C. xanthina) |
Cattleya × occhioniana | (Brade) Van den Berg | 2010 | (C. harrisoniana × C. perrinii) |
Cattleya × odiloniana | (V.P.Castro & L.C.Menezes) J.M.H.Shaw | 2013 | (C. amethystoglossa × C. pfisteri) |
Cattleya × patrocinii | St.-Lég. | 1890 | (C. guttata × C. warneri) |
Cattleya × picturata | Rchb.f. | 1877 | (C. guttata × C. intermedia) |
Cattleya × pittiana | O’Brien | 1902 | (C. harrisoniana × C. schilleriana) |
Cattleya × porphyritis | (Rchb.f.) Van den Berg | 2010 | (C. dormaniana × C. pumila) |
Cattleya × raganii | (F.E.L.Miranda & K.G.Lacerda) Van den Berg | 2010 | (C. bradei × C. crispata) |
Cattleya × resplendens | Rchb.f. | 1885 | (C. guttata × C. schilleriana) |
Cattleya × rigbyana | (Pabst) Van den Berg | 2010 | (C. pumila × C. schilleriana) |
Cattleya × ruschii | (V.P.Castro) J.M.H.Shaw | 2013 | (C. pumila × C. schilleriana) |
Cattleya × sancheziana | Hoehne | 1927 | (C. bicolor × C. loddigesii) |
Cattleya × schroederiana | Rchb.f. | 1883 | (C. bicolor × C. loddigesii × C. walkeriana) |
Cattleya × schunkiana | Campacci | 2007 | (C. porphyroglossa × C. warneri) |
Cattleya × schunkii | V.P.Castro | 2012 | (C. schilleriana × C. schofieldiana) |
Cattleya × sgarbii | (Ruschi) Van den Berg | 2010 | (C. pumila × C. warneri) |
Cattleya × sororia | Rchb.f. | 1888 | (C. bicolor × C. tigrina) |
Cattleya × tenuata | V.P.Castro & Campacci ex Braem | 1995 | (C. elongata × C. tenuis) |
Cattleya × varelae | V.P.Castro & Cath. | 2004 | (C. kerrii × C. schofieldiana) |
Cattleya × venosa | Rolfe | 1894 | (C. forbesii × C. harrisoniana) |
Cattleya × verelii | (Rolfe) Van den Berg | 2010 | (C. forbesii × C. lobata) |
Cattleya × victoriacarolinae | (Campacci & C.R.Espejo) J.M.H.Shaw | 2016 | (C. hatae × C. teretecaulis) |
Cattleya × victoria-regina | auct. (Gard. Chron.à compte d’auteur) | 1892 | (C. guttata × C. labiata) |
Cattleya × wetmorei | (Ruschi) Fraga & A.P.Fontana | 2008 | (C. pumila × C. xanthina) |
Cattleya × whitei | Rchb.f. | 1882 | (C. schilleriana × C. warneri) |
Cattleya × wilsoniana | Rchb.f. | 1877 | (C. bicolor × C. intermedia) |
Cattleya × wyattiana | (Rchb.f.) Van den Berg | 2010 | (C. crispa × C. lobata) |
Cattleya × zaslawskii | (L.C.Menezes) Van den Berg | 2010 | (C. harpophylla × C. praestans) |
Cattleya × zayrae | V.P.Castro & Cath. | 2004 | (C. amethystoglossa × C. elongata) |
Les hybrides primaires (nothospecies) :
Sur 17 671 hybrides de Cattleya recensés, seuls 1 228 sont des hybrides primaires, c’est-à-dire le croisement de deux espèces naturelles. Ceux-ci constitueront donc la première génération à partir d’orchidées botaniques.
Dans ces hybrides primaires leurs « cousins », hybrides naturels suivent un schéma différent. Ils sont l’œuvre de la nature et leur existence n’est pas uniquement due au hasard mais plutôt à un savant concours de circonstances.
Pourquoi ? Parce que les hybrides naturels sont le fait d’une fécondation croisée, or celle-ci ne choisit pas forcement les plus belles orchidées pour se marier.
En refaisant ce que la nature a fait d’elle-même, les horticulteurs sont partis de plantes sélectionnées pour leur port, pour leur robustesse, pour la beauté, la régularité, la couleur et la taille des fleurs.
Tous ces éléments permettent d’obtenir de très beaux spécimens à rapprocher des cultivars.
Notons que certains Cattleya sont plus prisés que d’autres pour ces hybridations. En analysant les bases de données de Kew Gardens qui sont également la référence dans le domaine de l’enregistrement de ces hybrides, on obtient un « top 15 » qui correspond au palmarès de ces croisements :
On remarque que Cattleya dowiana a souvent servi de pied-mère pour ces hybrides primaires, alors que Cattleya loddigesii a souvent été adopté comme pollen pour croiser ces espèces.
Une comparaison intéressante est celle qui existe entre les hybrides naturels et les hybrides primaires.
En clair, c’est une comparaison entre la Nature et la main de l’homme.
Dans la nature :
Cattleya harrisoniana : 11 hybrides naturels
Cattleya guttata : 9 hybrides naturels
Cattleya schilleriana : 9 hybrides naturels
De la main d’homme :
Cattleya loddigesii : 54 hybrides primaires
Cattleya intermedia : 53 hybrides primaires
cattleya dowiana : 52 hybrides primaires
S’il est tout à fait normal que les chiffres soient plus importants dans les hybrides crées de la main de l’homme, on remarque tout de même qu’à l’état naturel Cattleya harrisoniana a une certaine faculté à s’hybrider de façon plus prononcée que les autres.
Il ne faut toutefois pas en faire une règle générale car bien des facteurs peuvent rentrer en ligne de compte.
C’est une simple constatation sur des données brutes qui ressort de l’examen des statistiques entretenues par les registres officiels.
Voici deux de ces exemples mis cote à cote pour une comparaison directe.
Cattleya × pittiana (hybride naturel)
(Cattleya harrisoniana × Cattleya schilleriana)
Cattleya Claesiana (hybride primaire)
(Cattleya intermedia × Cattleya loddigesii)
Les choix ne sont évidemment pas les mêmes, ce fruit de la nature dépend de plusieurs facteurs :
La proximité des parents génériques, leur nombre, le biotope favorable, la prolifération de l’insecte pollinisateur et la capacité de l’orchidée à s’hybrider naturellement.
Quand la main de l’homme intervient
Les premiers hybrides de Cattleya enregistrés en 1859 par la famille Veitch ont porté sur Cattleya Dominiana = (C. intermedia × C. maxima) et Cattleya Hybrida Picta = (C. guttata × C. loddigesii)
De 1859 à 1889, la production d’hybrides infra-génériques ne dépassait pas 10 hybrides par an. Cette barrière fut franchie à partir de 1890 pour atteindre 125 hybrides par an en 1900.
A partir de cette date les hybridations se sont multipliées pour atteindre un sommet en 1960 avec 310 nouveaux hybrides enregistrés cette année là et 283 en 1969.
Aujourd’hui la production d’hybrides de Cattleya semble stable avec une centaine de nouveaux spécimens par an. L’effet de mode et l’impulsion commerciale s’étant portés sur la production de masse d’autres genres.
Si les hybridations entre les diverses espèces de Cattleya sont nombreuses, ce nombre est décuplé par le fait que certains genres proches de Cattleya permettent une hybridation donnant de nouveaux genres. Ces genres pourront donner de nombreuses espèces qui pourront se croiser entre elles.
On obtient ainsi une très grande descendance qui, à force d’une sélection rigoureuse, donnera de très beaux spécimens inexistants à l’état naturel.
Voici un graphique donnant une idée de la longue histoire de la création de ces hybrides de Cattleya.
De nos jours, concernant l’enregistrement de nouvelles espèces hybrides, la période comprise entre 2004 et 2014 est la plus prolifique.
Malgré tout, dans ce même laps de temps le genre Cattleya n’arrive qu’en 5ème position des orchidées enregistrées officiellement.
Le palmarès est détenu respectivement par
– les Phalaenopsis,
– les Paphiopedilum,
– les Cymbidium,
– les Dendrobium,
– et les Cattleya avec 209 nouvelles espèces enregistrées en 2005.
Une autre vague d’enregistrements importante s’est produite entre 1960 et 1970, avec un palmarès très élevé dans lequel on compte 310 nouvelles espèces de Cattleya enregistrées pendant l’année 1960.
Pour les hybrides créés de la main de l’homme les critères de sélection sont divers. La recherche de la fleur parfaite, le choix des couleurs, l’objectif commercial qui peut en découler, et toutes les variantes obtenues par une longue et rigoureuse sélection sont autant de paramètres qui peuvent guider les hybrideurs.
Les expositions internationales d’orchidées sont souvent le meilleur endroit pour observer toute la beauté et l’ingéniosité que l’on peut trouver dans ces hybrides qui ne sont pas à négliger.
En effet c’est l’occasion pour beaucoup de producteurs de pouvoir mettre en avant la fleur rare ou spectaculaire (et souvent les deux à la fois).
S’il n’existe pas réellement de compétition entre eux, les producteurs soucieux de la qualité des obtentions sont toujours fiers de pouvoir présenter leurs meilleurs spécimens. Les Associations d’amateurs-collectionneurs y ont aussi des stands d’exposition qui recèlent souvent bien des trésors, tant dans les hybrides que dans les orchidées botaniques.
La situation en 2018
Aujourd’hui l’alliance Cattleya recense 33183 hybrides. (Source Kew Gardens)
Dans ce nombre impressionnant on retrouve les genres suivants :
Brassocattleya = Brassavola × Cattleya (588 hybrides), Cattleya (17671 hybrides), Caulocattleya = Cattleya × Caularthron (66 hybrides), Epicattleya = Cattleya × Epidendrum (191 hybrides), Epilaeliocattleya = Cattleya × Epidendrum × Laelia (1 hybride), Laeliocattleya = Cattleya × Laelia (595 hybrides), Myrmecocattleya = Cattleya × Myrmecophila (99 hybrides), Proslaeliocattleya = Cattleya × Laelia × Prosthechea (2 hybrides), Psybrassocattleya = Brassavola × Cattleya × Psychilis (1 hybride), Rhyncholaeliocattleya = Rhyncholaelia × Cattleya (13961 hybrides), Schombocattleya * = Schomburgkia × Cattleya (1 hybride), Sophrocattleya * = Sophronitis × Cattleya (2 hybrides), Tetracattleya = Cattleya × Tetramicra (5 hybrides) (*) La réforme des genres reclasse Schombocattleya en Laeliocattleya et Sophrocattleya en Cattleya.
Si le nombre de ces hybrides peut donner le vertige, il l’est d’autant plus quand on regarde la descendance de certains Cattleya botaniques, citons par exemple l’impressionnante descendance de Cattleya dowiana dont il rente dans la composition de 30 688 hybrides, ou celle de Cattleya mossiae avec 27 709 descendants.
Enfin il faut remarquer quelques hybrides spectaculaires comme ce Rhyncholaeliocattleya Pamela Finney ‘Pink Beauty’ avec une fleur 21 cm de diamètre, présenté à l’exposition internationale de Vaucelles le 10 Mars 2016 :
Cattleya pumila
Les doutes de John Lindley …
John Lindley qui a longtemps travaillé pour William Cattley a décrit un bon nombre des orchidées que nous connaissons aujourd’hui comme entre autres, les genres Ansellia, Lycaste, Ada, Miltonia, Cattleya.
Il nous décrit ici son étude du Cattleya pumila, cette très belle orchidée, mais il nous fait part aussi de ses doutes.
Sa vision sur ce genre le pousse à certaines réflexions qu’il consigne dans le volume VII du Botanical Register, en 1844.
Voici ce qu’il dit :
Cette jolie petite espèce a été enregistrée dans le Botanical Magazine pour être originaire de l’Essequibo(1); mais nous ne pouvons pas confirmer cette déclaration, qui est probablement à l’origine d’une erreur.
Ce Cattleya est assurément brésilien, étant le spécimen n° 637 de l’herbier de Mr. Gardner, importé par un revendeur français, en provenance de ce pays, sous le nom de Cattleya marginata, une très bonne dénomination, exprimant ainsi la magnifique apparence rouge sang sur le labelle.
Notre dessin a été réalisé dans la serre de culture chez Mr. Loddiges.
Il devrait être mis dans un pot de tourbe, mélangé avec quelques morceaux de tessons, afin de le rendre aussi poreux que possible.
Le pot doit également être bien drainé et le substrat doit être à ras-bord.
En culture, le genre Cattleya se distingue de nombreuses plantes orchidacées ; les espèces ont besoin de très peu d’eau même au printemps, et lorsque les plantes sont en croissance, une ou deux fois par semaine suffiront. Si les plantes sont bien enracinées, les arrosages doivent être soignés afin que l’eau ne puisse pas se loger à l’aisselle des feuilles ; toutefois une vaporisation peut être admise une fois par jour, la plante ne s’en trouvera que mieux.
En été, la serre doit être légèrement ombragée par temps ensoleillé et la température doit pouvoir atteindre 26 ou 30°c le jour, mais ne jamais dépasser 21°c la nuit.
En hiver, lorsque la plante nécessite peu ou pas d’eau, sauf pour empêcher les pseudo-bulbes de se ratatiner, la température peut avoisiner 18 degrés le jour et 14 degrés la nuit.
Il y a en culture une plante appelée Cattleya pinellii, dont un spécimen a été reçu de Mrs. Rollissons, et dont le sommet de la colonne est représenté à la fig. 1 de la planche jointe, qui y est presque alliée, mais semble distincte (2).
Cela nécessite un examen plus approfondi avant de pouvoir déterminer sa valeur réelle, mais il est toutefois très joli.
Compte tenu du nombre d’espèces -ou d’espèces supposées- appartenant à ce genre magnifique et depuis le temps qu’il se trouve dans nos serres, (et quelle que soit leur organisation), il semble souhaitable d’en avoir une vision globale, d’autant plus qu’elles deviennent courantes.
Je suis d’autant plus enclin à réorganiser le genre, car je trouve que certaines remarques dans le tome 22 du Sertum sont erronées, en particulier l’affirmation que Cattleya maxima est un Lælia, erreur dont je ne saurais retracer l’origine.
La division suggérée ici entre les espèces est trop artificielle ; il est temps de proposer quelque chose de plus naturel.
Il n’y a pas de caractère par lequel Cattleya et Lælia peuvent être distingués excepté par le nombre de masses de polliniques, qui sont quatre dans le premier cas et huit dans l’autre.
Les fleurs de Lælia sont généralement en grappe bien dressée sur une hampe gracieuse et solitaire, mais tel n’est pas le cas dans « Lælia » perrinii, décrit à l’origine par moi-même sous le nom de Cattleya, puis considéré par Sir W. Hooker (Bot. Mag. t. 3711) comme une variété de Cattleya intermedia ; idem chez Laelia virens. (3) »
John Lindley
En fait John Lindley avait raison, il y avait bien une confusion dans le Botanical Magazine, cette très belle orchidée est originaire du Sud-Est du Brésil sur des régions qui vont du nord de l’état de Rio Grande do Sul, de Santa Catarina, du Paraná, et de Sao Paulo.
Elle affectionne les grands arbres des forets humides et même ceux des zones marécageuses, dans des zones comprises entre 600 et 1300 mètres. C’est une orchidée épiphyte qui aime rester sous le couvert du feuillage, la mi-ombre lui convient parfaitement avec un climat tempéré chargé d’humidité. C’est une sympodiale aux pseudobulbes monofoliés et coriaces, la hampe florale sous-jacente ne porte souvent qu’une fleur, très rarement deux.D’une taille très modeste, la fleur parait grosse et qui plus est, elle dégage un agréable parfum. C’est une orchidée qui peut faire de très belles potées si les conditions lui sont favorables.
Rappelons qu’elle est originaire des régions bordant la côte atlantique du Sud-Est du Brésil, une zone qui est sous l’influence des entrées maritimes et le climat du tropique du Capricorne. Cette combinaison donne à la région une végétation luxuriante, propice au développement des orchidées épiphytes.
Aujourd’hui la confusion entre Cattleya pumila avec Laelia marginata (que Lindley nomme Cattleya marginata) n’est plus possible car Laelia marginata est une orchidée que l’on trouve de l’Est de la Colombie jusqu’au du Nord du Brésil (dont L’Essequibo) alors que Cattleya pumila est originaire du Sud-Est du Brésil, deux aires de répartition totalement différentes.
Le genre x Catyclia
Le genre Catyclia est enregistré officiellement en 2004 par J.M.H.Shaw. C’est un hybride naturel entre Cattleya et Encyclia.
Il ne comporte qu’une espèce acceptée par les botanistes de Kew Gardens : × Catyclia intermedia (F.E.L.Miranda) décrite par Van den Berg en 2010. (1)
Cette seule espèce acceptée est un hybride naturel de (Cattleya tereticaulis × Encyclia seidelii), elle a été observée au Brésil (Minas Gerais). C’est une petite épiphyte discrète aux couleurs rouge-brun tranchant sur un labelle rose veiné.
Toutefois, ce filon avait déjà été largement exploité car le croisement de ces deux genres a permis depuis longtemps aux hybrideurs de créer de nouvelles espèces, et aujourd’hui (2018) on en dénombre 417 enregistrées. Le premier hybride enregistré date de 1902 : Catyclia Whitei.
Entre 2017 et 2018, 6 nouveaux hybrides ont été créés dont le dernier né est le magnifique Myrmecatyclia Icha Dwi Wahyu = (Catyclia Purple Glory × Myrmecophila tibicinis)
Ces croisements donnent de très jolies orchidées qui n’ont pas la place qu’elles devraient car peu de ces hybrides sont présents dans les collections d’amateurs.
Les fleurs sont souvent grandes par rapport à la taille de la plante ce qui en fait des sujets faciles à placer dans une collection qui prend de l’importance.
Dans la plupart de ces hybrides on retrouve nettement l’influence des caractères de l’Encyclia qui se marient parfaitement à la beauté des Cattleya.
Ces genres avaient tout pour donner de belles réussites, et les hybrideurs l’ont bien compris.
Il est évident que la circulation de ces hybrides dépend de la volonté des producteurs à mettre sur le marché ces hybrides. Il faut malgré tout prendre en compte de la tendance de la demande et des modes que l’Orchidophilie peut traverser.
Si le marché est divisé entre l’amateur averti et le grand public, le résultat commercial est très différent et ne permet pas forcément la diffusion de masse de certains genres hybrides comme celui-ci.
A ces lois viennent se rajouter celle de la région de production. Si l’Amérique du Sud et en particulier le Brésil a plus de facilités pour produire ce genre d’orchidée, sa diffusion atteint rarement l’Europe, bien que les producteurs Taïwanais et américains s’y intéressent fortement. C’est le cas de la SOGO Team Orchids et de Ten Shin Gardens Co., Ltd. Et de Sunset Valley en Californie.
Parmi ces très beaux hybrides rattachés aux Cattleya, le Catyclia Atrowalker, F. Clarke (1994) est l’exemple type de que peut représenter le genre.
Si la taille de cette orchidée en fait une miniature, la fleur en revanche dépasse la moitié de la hauteur de la plante.
Cet hybride est un croisement entre (Encyclia cordigera × Cattleya walkeriana).
La fleur s’est affinée par rapport à Cattleya walkeriana et la disposition des sépales parfaitement dessinés rappellent pour beaucoup Encyclia cordigera.
La symétrie est pure et la fleur est généreuse.
Parmi les très belles obtentions, il faut retenir :
- Catyclia Florida ‘Pine Knot’ qui hérite du labelle généreux de Cattleya dowiana,
- Catyclia Fred J. Fuchs Junior au labelle rouge sang qui tranche avec le périanthe jaune,
- Catyclia Irene dans lequel on retrouve toute la finesse d’Encyclia adenocaula,
- Et Catyclia Mayan Rose qui a gardé le labelle de Cattleya intermedia et la finesse d’un de ses grands-parents : Encyclia adenocaula.
Les conditions de culture de ces hybrides sont les mêmes que celles des Cattleya brésiliens, tempérées chaudes accompagnées d’une bonne luminosité.
Cássio van den Berg et la classification
Cássio van den Berg (1971- ) est un botaniste brésilien.
Né à Lavras, dans le Minas Gerais à 270 km au Nord-Ouest de Rio de Janeiro, il travaille intensivement dans l’étude de phylogénie et la classification de la sous-tribu des Laeliinae et du genre Cattleya.
Ses études ont abouti à la fusion des genres Cattleya, Laelia (espèces du Brésil) et Sophronitis. Dans les Laeliinae, ses études phylogénétiques indiquent la séparation de la sous-tribu Ponerinae et le transfert de Dilomilis et de Neocogniauxia à Pleurothallidinae.
Il travaille principalement avec la taxonomie des Laeliinae et d’autres orchidées, y compris Acianthera, Baptistonia, Bulbophyllum, Cattleya, Cymbidium, Encyclia, Galeandra, Isabelia, Pleione.
Il est actuellement professeur titulaire et conservateur du Laboratoire de systématique moléculaire des plantes à l’université de Feira de Santana, Bahia, Brésil. Il a publié plus de 250 noms et combinaisons botaniques, son travail porte en particulier sur des orchidées.
En 2004, il a décrit un nouveau genre de Laeliinae de la Chapada Diamantina, nommé Adamantinia van den Berg & CN Gonçalves (2004).
Adamantinia miltonioides Van den Berg & C.N.Gonç. (2004) est la seule espèce de ce genre, elle a été découverte dans l’état de Bahia (Sud-Est du Brésil).
Génétiquement, ce genre est proche du genre Leptotes ; toutefois sa morphologie rappelle beaucoup celle de Broughtonia, mais en présentant inflorescence qui dure aussi longtemps que certains Laelia mexicains, par contre si le port de la plante est notablement différent, sa fleur présente une forte ressemblance avec celle d’un Miltonia regnellii.
Les spécimens de cette espèce n’ont été observées que quelques fois, bien souvent dans des endroits difficiles d’accès, dans la partie sud de la Chapada Diamantina, (état de Bahia), à des altitudes comprises entre 900 et 1400 mètres, poussant en épiphytes sur de grands arbres.
Ce sont des plantes sympodiales à rhizomes courts dont les pseudobulbes sont unifoliés, la hampe florale pouvant comporter de 7 à 8 fleurs s’ouvrant successivement, leur anthère comportant 8 pollinies.
Le genre Guarianthe
Séparés du genre Cattleya, ces orchidées sont essentiellement originaires d’Amérique centrale et forment aujourd’hui le genre Guarianthe.
Dès le début 2000, en approfondissant l’étude des Laelia, Van den Berg a mis en évidence de très nettes distinctions entre certains genres tels Schomburgkia et Myrmecophila ; puis l’analyse moléculaire et la possibilité de comparer les diverses séquences d’ADN ont amené Dressler & W.E. Higgins à redéfinir certaines espèces nécessitant la création d’un nouveau genre.
Ils ont donc proposé le genre Guarianthe qui a été défini ainsi pour faire honneur au peuple Costaricien.
Le nom de ce genre trouve ses racines dans l’ancien costaricien ‘Guaria’ qui peut se traduire par ‘épiphyte’ et « anthe » en grec, signifiant « fleur ».
La plus emblématique de ces Guarianthe est la Guarianthe skinneri. Au Costa Rica elle est encore appelée ‘Guaria morada’ et son histoire est intimement liée à celle du pays au point de la voir apparaitre sur certains billets de banque de l’époque ainsi que dans une chanson traditionnelle.
Les indiens précolombiens et les premiers colons appréciaient la beauté de cette fleur. Les femmes indigènes aimaient parer leur coiffe avec de grandes ‘Guaria morada’.
Le nom ‘Guaria morada’ trouve son origine d’une part dans la langue indigène Nahuatl et l’adjectif «morada», en espagnol, (mauve en français), en référence à la couleur rose-pourpre de sa fleur.
Si son aire de répartition s’étend du Mexique jusqu’au Costa Rica et quelques cas signalés en Colombie et au Venezuela, c’est pourtant au Guatemala que cette orchidée fut collectée pour la première fois.
Le nom d’origine « Cattleya skinneri » lui a été donné en Angleterre par le botaniste James Bateman en hommage à son découvreur, M. George Ure Skinner, un marchand anglais d’origine suédoise basé au Guatemala, qui a envoyé beaucoup de plantes du sud du Mexique et d’Amérique centrale en Europe.
Au Guatemala, elle est communément appelée la fleur de Candelaria ou ‘Flor de San Sebastian’, car le début de sa floraison coïncide avec ces deux fêtes religieuses et elle est utilisé comme ornement pour les églises et les processions.
Comment est-elle devenue la fleur nationale ? Son histoire mérite d’être contée ici.
Le 12 mars 1936, le directeur des parcs et jardins de la municipalité de La Plata en Argentine a adressé une demande au consul général du Costa Rica, ayant pour objectif de savoir quelle était leur fleur nationale car un jardin allait être créé dans La Paz, un jardin dans lequel chaque pays serait représenté par sa fleur nationale.
Cette demande a donc été transmise au secrétaire d’État costaricien. Celui-ci a chargé le professeur José Marfa Orozco, chef de la section botanique du Centre national de l’agriculture, pour qu’il fasse une proposition.
En 1937, Orozco a ouvert un concours pour choisir une fleur nationale et personne n’a été surpris que ce soit la « Guaria Morada » qui soit choisie. Ainsi, sous la présidence de M. León Cortés Castro, le 15 juin 1939 par le biais de l’accord n ° 24, elle a été décrétée fleur nationale.
De ce fait, Guarianthe skinneri (Guaria morada) est aujourd’hui considérée comme la fleur mystique de la foi, héritée des aînés.
Au Costa Rica c’est la fleur préférée du carême, la fleur héraldique de la semaine sainte ; non seulement elle est intimement liée aux traditions du pays, mais elle est l’un des symboles nationaux. Par conséquent, elle est particulièrement estimée et protégée afin que les générations futures puissent également profiter de la beauté spectaculaire de ses fleurs.
L’Association d’Orchidologie du Costa Rica est chargée d’organiser et de célébrer la tenue d’une exposition nationale lorsque revient le mois de mars dans laquelle cette fleur est évidement mise à l’honneur.
On comprend mieux pourquoi ce nom de Guarianthe a été attribué à ce genre d’orchidées principalement centrées sur l’Amérique centrale, et séparées de leurs cousines brésiliennes.
Aujourd’hui le genre Guarianthe comporte 5 espèces :
- Guarianthe aurantiaca (Bateman ex Lindl.) Dressler & W.E.Higgins (2003).
- Guarianthe bowringiana (O’Brien) Dressler & W.E.Higgins (2003).
- Guarianthe hennisiana (Rolfe) Van den Berg (2015).
- Guarianthe × laelioides (Lem.) Van den Berg (2015).
- Guarianthe skinneri (Bateman) Dressler & W.E.Higgins (2003).
Guarianthe × laelioides est un hybride naturel (Gur. aurantiaca × Gur. skinneri) que l’on trouve au Sud-Est du Mexique, au Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua.
Guarianthe skinneri est l’holotype de ce genre.
Guarianthe bowringiana est principalement lithophyte, les 4 autres étant épiphytes.
Synthèse sur la répartition du genre Guarianthe
Si l’on considère l’ensemble de ces cinq espèces, elles ont originaires des régions allant du Centre du Mexique, jusqu’à la Colombie. L’Equateur est supposé en abriter mais la source est n’est pas confirmée.
Ci-dessous, le tableau de synthèse issu des données de Kew Gardens nous donne plusieurs sortes de renseignements :
- Il semble exister certaines discontinuités dans la répartition de trois espèces de Guarianthe, Gur. bowringiana, Gur. hennisiana, Gur. × laelioides.
- La présence limitée d’espèces dans certaines régions (une seule espèce de Guarianthe recensée au Panama, Trinidad et Tobago, au Venezuela ou en Colombie)
- L’Equateur est supposé posséder Guarianthe hennisiana, ce qui n’est pas confirmé. Toutefois on remarque que c’est l’espèce qui a la répartition la plus au sud de l’aire du genre.
Ceci pourrait bien signifier que la recherche d’espèces de Guarianthe reste encore à effectuer pour évaluer leur présence dans ces régions.
Bien évidemment les données essentielles qui ressortent de cette synthèse sont l’indice de répartition élevé de Guarianthe skinneri (8 régions), et la richesse de la région du Chiapas (Mexique) par la présence de 4 espèces de Guarianthe sur 5.
Dans l’ouvrage « Orchidaceae of Mexico & Guatemala », il y a un passage intéressant au sujet de cette planche ; James Bateman parle ainsi ce qui deviendra plus tard une Guarianthe et qu’il nomme Cattleya skinneri :
Jusqu’au cours des dernières années, la vaste province du Guatemala constituait entièrement une «Terra Incognita» pour les admirateurs d’Orchidées, qui néanmoins étaient prêts à la considérer comme une riche réserve supposée de leurs plantes préférées, en conséquence de la beauté connue de cette famille au Mexique et au Panama, constituant les deux extrémités de cet isthme remarquable, dont le Guatemala est lui-même le centre.
Le petit nombre d’européens (et l’absence presque totale d’anglais) y résidant, avait rendu inexistante la constitution de toute information précise sur son histoire naturelle ; toute, mais pas impossible ; et le fait d’expédier un collectionneur botanique sur une mission dans un pays dont la flore ne possédait qu’un intérêt conjectural, était une spéculation trop hasardeuse, même pour s’aventurer sur le domaine de l’Orchidomania.
Les choses auraient pu en rester là, malgré ce doute alléchant, si nous n’avions pas accidentellement entendu dire que certains insectes avaient été reçus à Manchester de la part d’un gentleman du nom d’Üre SKINNER (1), le propriétaire de vastes domaines au Guatemala, mais aussi partenaire dans une ‘florissante’ société de commerciale dans le même pays.
Cette information a immédiatement apporté avec elle une faible lueur d’espoir car, comme l’entomologie et la botanique sont des sciences apparentées, nous n’avons eu aucun mal pour nous persuader que celui qui avait fait tant pour l’un, serait peut-être tenté de donner un coup de main à l’autre.
Nous avons donc adressé une lettre à m. SKINNER, dans laquelle nous avons franchement décrit les circonstances de l’affaire, et j’ai humblement imploré son aide.
Ainsi fut fait, nous avons adressé une lettre à Mr Skinner, dans laquelle nous lui avons décrit de façon circonstanciée notre demande et l’avons prié de bien vouloir nous apporter toute son assistance.
Cette lettre étant adressée à une personne que nous ne connaissions absolument pas et à propos d’une recherche incertaine et pleine d’embuches, nous ne pouvions espérer qu’une réponse tout du moins froide et distante pour ne pas dire une fin de non-recevoir.
Tel est le sort d’une correspondance de ce type. Avec cette lettre, adressée comme telle à un complet étranger, et qui plus est à propos d’une mission gênante, nous pouvions tout juste nous attendre à être fraîchement reçus, sinon totalement ignorés. Il en est ainsi du sort réservé à la plupart de ce « genre Épistolaire », et une foule de prétendants déçus le confirmera ; Devons-nous ajouter que les promesses d’aides les plus empressées, formulées auprès des candidats les plus chanceux, disparaissent fréquemment au milieu des [face aux] difficultés qui s’opposent à leur réalisation, quand elles ne fondent pas sous les rayons d’un soleil tropical….
Mais avec m. SKINNER l’affaire était tout autrement.
A partir du moment où il a reçu notre lettre, il a presque sans cesse remué ciel et terre pour sortir de leurs cachettes les trésors de la forêt du Guatemala, et les transférer dans les serres chauffées de sa terre natale. Dans la poursuite de cet objectif, il n’y a pas épargné le moindre sacrifice, en bravant chaque danger ou n’importe quelle difficulté. Que ce fut dans la maladie ou dans les aléas de santé, au milieu des affaires importantes ou dans les périls de la guerre, qu’il soit détenu en quarantaine sur les rives de l’Atlantique, ou naufragé sur les rochers du Pacifique, il n’a jamais eu cesse d’ajouter ses découvertes botaniques !
Et, assurément, il n’a pas travaillé en vain, car il peut vraiment être dit qu’il a été la main qui a introduit l’un des plus grands nombres de nouvelles et belles Orchidées en Europe, bien plus que n’importe quel individu de sa propre contrée ou de toute autre nation.
Comme le canal par lequel ces découvertes ont trouvé leur chemin dans notre mère-patrie, il serait de bon aloi, ici-même, de mettre en avant sa générosité, sa nature, et sa manière fougueuse dans laquelle il a uniformément agi envers nous.
Nous devons donc, sans autre préalable, lui demander d’accepter les seuls remerciements qu’il existe dans le pouvoir de la science, tant nous avons d’amitié à lui accorder. Malheureusement, il y a déjà un genre péruvien appelé Skinneria (mais non dédié à notre ami) ; Nous ne pouvons donc pas faire plus que de sélectionner certaines espèces qui ne peuvent pas se discréditer à son nom, et nous confessons que nous sommes incapables de concevoir un honneur mieux adapté à notre but que le magnifique Cattleya (2) représenté dans la planche d’accompagnement.
La couleur de ce Cattleya skinneri (car nous devons dorénavant l’appeler par son titre) est celle de la rose la plus brillante autant qu’intense et d’une délicatesse qui, à ce sujet ne saurait surpasser aucune autre plante de notre connaissance.
Il est facilement cultivé, et produit ses fleurs librement au cours du mois de Mars, mais lorsque celles-ci se développent, elles sont d’abord d’une teinte très pâle et n’ont pas plus de la moitié de la taille qu’elles atteignent au bout d’un ou deux jours.
Nous mentionnons cette circonstance, bien que rare, qui n’est nullement propre à l’espèce, afin d’éviter à d’autres personnes de se sentir aussi déçus que nous-mêmes, par l’apparition de ses fleurs dans un état d’immaturité.
Certains des spécimens importés ont eu un épi de douze fleurs, mais nous pensons qu’il est probable que ce nombre puisse éventuellement être dépassé en culture. L’espèce présente se distingue aisément de tous les cattleyas encore connus, par l’extrême brièveté de sa colonne, qui ne représente pas plus d’un quart de la longueur du labelle.
M. SKINNER a trouvé cette plante presque exclusivement dans les parties les plus chaudes du Guatemala, et le long des rivages du Pacifique.
Son appellation familière est « Flor de San Sebastian », et comme l’autre homonyme de m. SKINNER (le bel Epidendrum skinneri), il est ardemment recherché en pleine saison par les gens du pays comme un ornement pour les temples et les sanctuaires de leurs saints préférés.
La vignette ci-dessous est une reproduction d’un dessin, procuré pour nous par m. Mc KLEE (le partenaire de m. SKINNER), elle fournit une vue de l’autel d’une église au Guatemala, qui a attiré l’attention de m. SKINNER par la beauté des Orchidées avec lesquelles il a été orné.
(1) M. Skinner est le fils du révérend John Skinner, pasteur épiscopal à Forfar, et le petit-fils de l’évêque Skinner, un éminent divin et excellent érudit, comme ses nombreuses œuvres en témoignent abondamment.
(2) Ainsi appelé par le professeur John Lindley en l’honneur de feu M. Cattley, de Barnet, l’un des premiers, les plus zélés, et ardents cultivateurs dans la réussite des Orchidées.
Remonter la généalogie avec la nouvelle taxonomie
Lorsqu’on possède une orchidée hybride de l’alliance Cattleya, on se heurte souvent à l’incertitude d’un étiquetage douteux.
Le problème est certes complexe mais il n’est pas insurmontable. Il est vrai que lorsqu’un grand nombre de genres entre dans la parenté d’un hybride et que si certains sont reclassés en d’autres genres cela peut poser un problème.
La solution (malheureusement trop souvent adoptée) est de conserver l’ancien nom et de s’en accommoder.
Ceci n’arrange pas l’affaire car au lieu d’adopter une dénomination correcte, on reste sur des anciennes valeurs qui vont accentuer la situation et semer le doute ou la confusion.
Prenons un cas simple, celui de Sophronitis coccinea. Cette petite orchidée brésilienne (et d’une partie de l’Argentine) a révélé, grâce aux dernières études, qu’elle était plutôt à rattacher au genre Cattleya.
Donc Sophronitis coccinea est devenue Cattleya coccinea.
Ainsi tous les hybrides à base de Sophronitis × Cattleya sont devenus des Cattleya tout simplement parce que Cattleya × Cattleya donnera un Cattleya.
Si l’on s’arrête là, le problème est vite résolu. Toutefois, après des analyses poussées, certains Cattleya d’Amérique centrale ont montré qu’ils n’avaient rien à voir avec les Cattleya brésiliens, on les a donc séparés et on a créé pour eux le genre Guarianthe.
Partant de ces nouvelles données, si l’on considère le croisement de (Sophronitis coccinea × Cattleya skinneri) on obtient donc :
Cattleya coccinea × Cattleya skinneri …
Mais Cattleya skinneri est maintenant reclassé en Guarianthe skinneri, ce qui donne donc :
Cattleya coccinea × Guarianthe skinneri = Cattlianthe Crimson Gem (Masao Yamada) 1963.
Le nouveau genre découlant de ce croisement est donc un Cattlianthe.
On voit que cet hybride [Cattlianthe Crimson Gem] a été créé puis enregistré en 1963 donc bien avant la réforme des genres de 2009.
Il a donc surement porté le nom de Sophrocattleya avant de devenir Cattlianthe.
Cet exercice de style est le travail constant et minutieux des personnes qui sont chargées de tenir à jour les registres de Kew Gardens (Londres). La tache n’est pas simple et l’ampleur est grande lorsqu’on voit le nombre d’hybrides à traiter ainsi que leur très large descendance.
Si le nombre de genres entrant dans la composition d’un hybride est grand, la tâche s’avère alors d’autant plus périlleuse.
Voici un savoureux exemple donné par un professeur brésilien dans un courrier où il explique avec un titre ironique, « pourquoi votre Potinara n’est pas un Potinara«
Pourquoi votre Potinara n’est pas un Potinara
D’entrée, je vous préviens : ça sera très compliqué, surtout si vous avez la patience de me suivre.
Il y a au moins cinq raisons pour lesquelles votre Potinara n’est plus un Potinara.
Potinara (Pot.) est un genre créé de la main de l’homme (appelé nothogenus) qui a été obtenu par la combinaison de quatre genres différents : Brassavola x Cattleya x Laelia x Sophronitis.
Chaque fois que vous impliquez des genres différents avec d’autres, il y a toujours la possibilité de confusion lorsque les taxonomistes jouent le « jeu aléatoire du genre. »
1) La première raison pour que certains Potinara ne soient pas « Potinara » est que si les espèces de Brassavola utilisées étaient Brassavola digbyana, celle-ci n’est plus Brassavola mais maintenant Rhyncholaelia digbyana.
2) La deuxième raison est que les espèces brésiliennes de Laelia ne sont plus « Laelia », mais maintenant Cattleya.
3) La troisième raison est que les espèces de Sophronitis ne sont plus « Sophronitis » mais maintenant Cattleya.
Donc, cela signifie que si les espèces Brassavola utilisées à l’origine pour créer le Potinara étaient Rhyncholaelia digbyana, et que les espèces de Laelia et Sophronitis sont maintenant tous des Cattleya, donc le nouveau nom de genre de ces plantes est Rhyncholaeliocattleya (Rhyncholaelia x Cattleya), ou plus couramment RLC.
4) La quatrième raison qui fait que votre Potinara n’est pas « Potinara », est due à une autre tournure dans le jeu du nommage de certaines espèces qui étaient à l’origine des Cattleya, ont été transférés à l’extérieur du genre : Cattleya auriantica, C. bowringiana, C. hennisiana et C. skinneri, sont maintenant dans le genre Guarianthe.
5) La cinquième raison : Donc, si Rhyncholaelia digbyana a été combiné avec un Laelia qui est maintenant un Cattleya et recroisé avec un autre Cattleya qui est maintenant un Guarianthe, alors vous avez :
Rhyncholaelia x Cattleya x Guarianthe = Rhyncattleanthe
Prenez Potinara Burana Beauty, par exemple (un de mes favoris, avec des petites fleurs jaunes parfumées et des taches rouges sur les pétales), il s’agit d’un croisement entre Potinara (maintenant Rhyncattleanthe) Netrasiri ‘Starbright’ et Cattleya Netrasiri ‘Beauty’.
Si vous retracez sa nouvelle ascendance de ses » grands-parents » vous trouvez que :
Brassavola (maintenant Rhyncholaelia digbyana),
Laelia (maintenant Cattleya crispata),
Sophronitis (maintenant Cattleya coccinea)
et Cattleya (maintenant Guarianthe aurantiaca) ont été impliqués.
C’est l’utilisation de la vieille la terminologie, qui est Brassavola x Cattleya x Laelia x Sophronitis = Potinara.
A cause et grâce à la nouvelle règle des noms, maintenant, vous avez :
Rhyncholaelia x Cattleya x Guarianthe = Rhyncattleanthe (Rth.)
Cqfd.